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La guerre des mondes à 15 ans : un classique de Spielberg sous-estimé

La guerre des mondes à 15 ans : un classique de Spielberg sous-estimé

Quel est le premier film auquel vous pensez quand vous entendez le nom de Steven Spielberg ?

Les dents de la mer ? Il faut sauver le soldat Ryan ? Rencontres du troisième type ? Jurassic Park ? La liste des grands films de Spielberg est infinie.

Mais il y a peut-être un film qui manque à cette liste, l’adaptation en 2005 du roman de science-fiction de H.G. Wells, La Guerre des mondes, qui fête ses 15 ans cette année.

DreamWorks Pictures

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Sorti quelques années seulement après les événements tragiques du 11 septembre et pendant la guerre contre la terreur, l’adaptation de Spielberg est vraiment unique par rapport aux autres films de son répertoire.

Et bien qu’il s’agisse d’une épopée éreintante de deux heures et demie, Spielberg continue de nous offrir quelque chose que tous ses films proposent : l’espoir.

Pendant les 25 premières minutes du film, Spielberg et le scénariste David Koepp, établissent rapidement que ce film ne ressemblera à aucune autre version de La Guerre des mondes que nous avons pu voir auparavant.

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Nous nous concentrons sur la vie dysfonctionnelle de Ray (Tom Cruise), père éloigné de sa fille Rachel (Dakota Fanning), âgée de dix ans, et de son fils adolescent Robbie (Justin Chatwin).

Ray est un docker qui semble peu motivé et ne s’intéresse qu’à la mécanique automobile, il a d’ailleurs un moteur en morceaux sur la table de sa cuisine.

Il ne semble pas conscient de ses responsabilités en tant que père, ne sachant pas vraiment qui sont ses enfants. Il ne sait même pas que Rachel est allergique aux arachides.

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Alors que se déroule ce drame familial, Spielberg développe discrètement le plus gros problème : l’invasion extraterrestre.

Grâce à des bribes d’images et de dialogues, nous apprenons petit à petit que d’étranges tempêtes et des tremblements de terre se produisent dans le monde entier.

Cependant, ce mystérieux événement se déroule en Ukraine, à des centaines de kilomètres des États-Unis, et ce jusqu’à ce que les orages frappent bien plus près de chez lui.

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Spielberg nous montre la beauté obsédante de la tempête alors que Ray et Rachel regardent avec leurs voisins complètement ébahis.

Nous sommes laissés dans un état de pure tension car nous savons avant Ray que ce ne sont pas des tempêtes ordinaires. C’est ce qui fait de Spielberg un véritable « maître du suspense », il nous permet de connaître à l’avance le véritable danger et nous devenons ainsi des spectateurs impuissants.

Lorsque les Tripodes émergent des profondeurs du sol, où ils ont été enterrés pendant des siècles, Spielberg dépeint la réalité fracturée d’un monde post-11 septembre. Les Tripodes ne se contentent pas de zapper les gens, ils les transforment en une poussière grise.

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Lorsque Ray retourne chez lui, auprès de Rachel et Robbie, il est dans un état catatonique après avoir été témoin de l’horreur qui vient de se produire, couvert de poussière de personnes zappées.

C’est une version de Cruise que nous n’avions jamais vue auparavant, un homme qui a été blessé et incapable de digérer ce dont il a été témoin.

Ray est bien loin de l’héroïque Ethan Hunt des films Mission Impossible, et au lieu d’être un « homme d’action », il est un « homme de réaction », fuyant le danger et les responsabilités jusqu’à ce qu’ils le rattrapent.

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Il n’y a pas que Ray qui semble impuissant et perdu, en effet dans la Guerre des mondes de Spielberg, tous les gens que le trio rencontre semblent être en état de choc.

Face à la puissance de destruction des Tripodes, l’ordre public s’évapore aussi vite que les personnes sont zappées.

La Guerre des Mondes agit comme une légende et un avertissement de ce qui peut arriver si les gens ne se rassemblent pas. La scène où Ray et ses enfants sont attaqués dans leur voiture et traînés dehors par une foule en colère et désespérée est vraiment cauchemardesque, et montre à quelle vitesse le chaos peut s’installer.

Et lorsque Ray et Rachel rencontrent Harlan Ogilvy (Tim Robbins), on nous montre à quel point un individu peut facilement se perdre dans son propre réseau de théories du complot et de peur.

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Comme tant de films de Spielberg, l’histoire devient une histoire de rédemption et de prise en charge de ses responsabilités de père. Ray doit rapidement s’adapter pour protéger sa fille des horreurs du monde qui l’entoure, lui apprendre à se couvrir les oreilles et à chanter quand il doit affronter Harlan.

Ray apprend également à lâcher son fils, lui permettant d’aller se battre, sachant que Robbie pourrait ne pas revenir. Et, bien que certains critiques se soient plaints de la fin heureuse du film, il semble tout à fait approprié pour un film de Spielberg.

La fin nous offre un message réconfortant : même si des familles sont séparées, nous pouvons toujours garder l’espoir qu’un jour nous serons réunis. C’est pour cette seule raison que La Guerre des mondes reste l’un des meilleurs films de Spielberg.

Article original en anglais de Bianca Garner



Alex

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