Retour vers le futur à 35 ans : jamais en dehors du temps

Retour vers le futur à 35 ans : jamais en dehors du temps

« Là où on va, on n’a pas besoin de route ! » – les mots immortels prononcés par le Docteur Emmett Brown joué brillamment par Christopher Lloyd alors qu’il se lance avec Marty McFly (Michael J. Fox) et sa petite amie Jennifer (Claudia Wells, remplacée plus tard par Elisabeth Shue) dans une nouvelle aventure à bord de la DeLorean voyageant dans le temps.

Deux heures auparavant, ils nous avaient emmenés dans un périple à travers le temps, jusqu’en 1955, et n’avaient fait qu’amplifier l’histoire selon laquelle jouer avec le temps est une folie.

Et, malgré quelques faux départs et des problèmes de production, l’influence de Retour vers le futur de 1985 dans la culture pop n’a pas diminué depuis son lancement.

Universal Pictures

L’idée de Retour vers le futur est venue un jour au co-scénariste Bob Gale alors qu’il fouillait dans les vieilles photos de ses parents.

Cherchant toujours à aborder le sujet du voyage dans le temps, Gale a commencé à se demander si il aurait été ami avec son père s’ils était allés à l’école ensemble ou s’ils se seraient détestés ?

Il a soumis l’idée au réalisateur Robert Zemeckis mais le problème était que leur situation à Hollywood n’était pas idéale.

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Leur réputation avait diminuée suite à une série de flops, mais après la sortie de Romancing The Stone réalisé par Zemeckis (un énorme succès en 1984), les studios se sont immédiatement intéressés à Retour vers le futur.

Contrairement à la majorité, leur ami Steven Spielberg était un grand fan du scénario. Ils ont donc entrepris de tourner le film avec lui et ont choisi Eric Stoltz pour incarner Marty, ainsi que Lloyd, Wells, Lea Thompson, Crispin Glover, Thomas F. Wilson et bien d’autres.

Malheureusement, quelque chose n’allait pas, et après cinq semaines de tournage, Stoltz a été licencié et les cinéastes ont supplié le producteur de l’émission télévisée Family Ties de les laisser travailler avec Fox, avec comme condition que l’émission passerait en premier et le film en second.

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Il est difficile de le contextualiser maintenant, plus de trois décennies plus tard, mais l’impact et l’influence permanente du film ont été immenses.

Au moment de la sortie du film, de nombreux studios recherchaient des comédies plus dynamiques et plus sexy après le succès de films comme Porky’s, American College, Flashdance, Les Bleus et plus encore mais Retour vers le futur avait une approche plus traditionnelle qui mettait l’accent sur le fossé générationnel, les « liens » familiaux, les rêves, les ambitions et le destin.

Personne ne pouvait imaginer que ça fonctionnerait, à part Spielberg, et au lendemain de la guerre du Vietnam, de l’administration Nixon et du Watergate, l’Amérique cherchait des histoires plus ensoleillées, quelque chose que Retour vers le futur avait à revendre.

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Sa nature fantasque, sa tendresse et sa chaleur étaient encore plus puissantes que la magie de la science-fiction, mais pour que le film fonctionne, les deux devaient aller de pair.

Le charabia du voyage dans le temps était facile à comprendre et l’histoire narrative qui l’entourait était charmante, drôle et douce sans être écœurante.

En effet, cette histoire ne vieillit jamais, et ses thèmes et choix narratifs sont opportuns et intemporels. En fait, tout dans le film est une question de temps.

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Dès les premiers instants du film, les horloges suivent leur cycle inévitable, et ce tic-tac ne s’arrête jamais tandis que Marty remonte le temps ou retourne vers le futur.

L’humanité a toujours été fascinée par le temps, c’est la seule chose que nous ne pouvons pas contrôler, que nous souhaitons avoir en plus grande quantité et nous donnant un sentiment tenace que nous pourrions l’inverser pour pouvoir changer les choses.

Le film, qui s’inscrit dans une démarche scientifique a été réalisé dans cette perspective en racontant une histoire qui nous permet de réfléchir et de poser des questions sur le « et si », tout en se concentrant sur l’ici et le maintenant.

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Son impact sur la pop culture depuis sa sortie a été considérable, et même ses créateurs ne pouvaient pas prévoir à quel point le film serait adulé.

Ces dernières années l’hommage le plus évident est celui de Rick And Morty, qui prend l’idée d’un jeune homme et d’un scientifique fou voyageant dans le temps ensemble.

Stranger Things avec son décor des années 80, a toujours fait un clin d’œil au film, notamment dans le cinéma local Hawkins qui semble le projeter en permanence ; ainsi que d’innombrables autres clins d’œil à travers toutes les catégories de divertissement.

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Alors, que réserve l’avenir de la franchise ? Eh bien, à part quelques aventures spéciales, des apparitions en comic-con ou des sorties en édition limitée, pas grand-chose.

De nombreux classiques ont annoncés une suite ou sont en cours de réédition, mais les murs de béton qui entourent les droits de ces films sont tels que nous sommes à l’abri pour un certain temps encore.

Dans un entretien avec The Hollywood Reporter en 2015, Zemeckis a fait la remarque suivante : « Oh mon Dieu, non… Cela ne peut pas arriver tant que Bob et moi ne sommes pas morts ! »

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Retour vers le futur restera à jamais au firmament non seulement parce que c’est un film merveilleux, brillant, profond et hilarant sur les premiers amours, les premiers rêves et les liens éternels de l’amitié et de la famille, mais aussi parce qu’il nous rappelle sans cesse que, pour citer un autre classique des années 80, « La vie passe tellement vite. Si tu ne t’arrêtes pas pour regarder autour de toi de temps en temps, tu pourrais la manquer ».